Mettez-moi un jeu de bagnole entre les mains et je me mets à racler désespérément tout ce qui borde la route... Oui, les softs de caisses et moi, ça fait deux. En fait, je ne peux jouer qu'à Ridger Racer. La simulation de conduite ce n'est vraiment pas pour moi, et ça tombe plutôt bien, car Full Auto 2 : Battlelines est davantage axé, arcade. Arcade et bourrin pour être plus prolixe, car il faut également lyncher ses adversaires à coups de pruneaux métalliques...
Un scénario surréaliste
Le premier truc qui m'a fait halluciner dans Full Auto 2, c'est son scénario que je trouve complètement tordu. En effet, je n'ai pas compris grand-chose. Pour faire simple, les machines ont pris le pouvoir sous l'influence monarchique d'une intelligence artificielle anxiogène, et faire des courses de caisses dans lesquelles on se mitraille dessus permet de dérégler cette fameuse IA. Je ne pourrai vous expliquer ni le pourquoi, ni le comment de la chose. Tout ce que je sais, c'est que je me suis dit en lisant le long préambule illustré qui sert d'intro au jeu, que les développeurs ont dû furieusement forcer sur les cigarettes stupéfiantes. Le scénar' est tellement étriqué et tiré par les cheveux qu'on éprouve des frissons de honte semblables à ceux que l'on ressentirait en visionnant un film post-atomique de série Z italien. Ca commence mal...
Une progression linéaire
Pour débuter, vous aurez droit à un véhicule dont vous pourrez customiser l'armement en choisissant la configuration et l'orientation de vos canons sur votre carrosserie. Le but du jeu est, en effet, non seulement de terminer en tête de la course, mais également de remplir différents objectifs comme pulvériser ses adversaires à coups de lance roquettes, ou encore détruire un certain nombre de fois la bagnole-boss du circuit. Bien entendu, dans une progression somme toute très linéaire, cela vous permettra de débloquer des skins en sus, d'acheter de nouveaux équipements mortifères et d'accéder à de nouvelles zones quadrillées en districts. Pour pallier la redondance conceptuelle des parties, de petites finesses de gameplay viendront se dresser tels des remparts interlopes impuissants, pour masquer sa superficialité manifeste. Ainsi, on ne pourra user de sa mitraillette en continue sans risquer la surchauffe, des bonus disposés providentiellement sur la route vous garantiront une endurance plus longue... Bref, le jeu écrème dans un joyeux bordel tous les clichés du genre mille fois vus dans les WipEout and co.
Un principe trop redondant
Pourtant, esthétiquement, le jeu reste assez plaisant. Les bagnoles sont soigneusement modélisées, de même que les différents environnements des circuits qui font preuve d'une beauté kantienne malgré un manque de génie dans leurs tracés. Mais cette satisfaction visuelle est très vite supplantée par une jouabilité un peu brouillonne, du fait qu'il est difficile de viser ses belligérants tout en gardant un œil sur les courbes de la route, et que de nombreuses explosions viennent également parasiter notre champ de vision dans un portenawak festif. Et comme je l'ai déjà dit plus haut, l'impression de répétition pèsera tout au long des parties, menant le joueur vers une lobotomisation de l'esprit et un certain automatisme pavlovien des actions. En somme, Full Auto 2 sur PSP est un Shérif Fais Moi Peur post-apocalyptique plutôt barbant, sur fond de tuning de bagnoles, le tout chapoté d'une fausse problématique relationnelle stéréotypée entre l'homme et la machine. Un titre qui, hélas, a trop privilégié la forme sur le fond et en paie méchamment le prix.